Toute la culture

samedi 27 octobre 2012
par  NLLG

Hier et après-demain, un huis clos viril après la fin du monde

Toute la culture, le 29 septembre 2012


L’auteur d’ »Europeana » (2004) et de « Classé sans suite« (2011), est de retour chez Allia avec une pièce de théâtre forcément drôle et féroce. Où l’on découvre que le très parisien auteur tchèque imagine que l’enfer c’est les hommes… sans femme.

Le 21 décembre 2012, la fin du monde a eu lieu. Trois survivants sont restés dans une pièce où ils ont trois chaises, un lit double et des vivres. Ils ne peuvent plus sortir de leur refuge où l’électricité marche encore. Il y a Gilles l’angoissé, Martin le rêveur. Et puis, il y a Jean, plein de bon sens et de simplicité, et surtout d’utopie. La catastrophe permettrait selon lui la naissance d’une société enfin égalitaire. sauf que les trois hommes sont sans femme pour lui donner naissance, à cette nouvelle société. Un nouveau venu vient rompre leurs jours solitaires. manque de chance, c’est un homme, et très bavard : le docteur Delettre qui étale sa culture en latin avec autant de dynamisme que la confiture qu’il étale sur sa tartine. Puis la veille du 31 janvier, un autre nouveau venu, l’italien Mario, jovial mais pas tout à fait bilingue. Alors que les cinq compères ne savent même pas quand il fait jour et quand il fait nuit ils s’apprêtent néanmoins à célébrer le réveillon…
Là où même Sartre avait placé la vive Inès, Ourednik imagine un huis-clos sans femme. Un dialogue de sourd où personne ne se comprend, qui se cogne la tête aux limites de l’absurde. Restent les mots, profusion de mots banals qui ne conjurent pas l’angoisse. Un jeu cruel avec la peur primale de la disparition du monde, qui fait sourire et met mal à l’aise.