Parfum de livres

mardi 4 septembre 2012
par  NLLG

Classé sans suite

Parfum de livres, le 20 janvier 2012


« De plus, contre une prime mensuelle de 1810 couronnes, Lebeda remplissait la fonction d’ « indicateur furtif », lequel pléonasme désigne un homme discret et vigilant qui rôde dans le secteur, écoute les ragots et enregistre dans son calepin les comportements suspects. L’indicateur furtif n’était activé que ponctuellement, dans les cas où l’on supposait une activité délictueuse plus ou moins spontanée et collective, et un cas de ce genre avait justement atterri sur le bureau de Lebeda dans un dossier de couleur incertaine taché de gras. »

Après deux tentatives d’incendies criminels et un suicide suspect, Vilém Lebeda, respectueux inspecteur en chef d’un district d’ordinaire paisible de Prague, se lance dans une enquête...

Chef d’œuvre en vue. Attention, n’attendez-vous pas à un roman policier conventionnel car l’enquête n’est ici que secondaire. N’attendez-vous pas non plus à comprendre l’intrigue par vous-mêmes : c’est impossible.

Au-delà du roman policier il y’a une vraie analyse anthropologique de la mentalité tchèque et de son rapport à l’histoire du pays. Les mentalités sont critiquées, les comportements visés avec beaucoup d’humour, enjoué parfois, souvent insolent.

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Un petit mot pour les dialogues, somptueux. On dit souvent qu’on reconnaît un bon écrivain à l’importance que ses dialogues apportent au récit. Eh bien si tel est le cas Ourednik est un très grand écrivain. Ses dialogues sont d’une qualité similaire à celle que l’on trouve dans les pièces de Ionesco : rythme rapide, beaucoup d’humour et souvent un peu d’absurde.

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